Voilà, ma valise est bouclée, je pars demain de Berlin. Evidemment, ce départ ne se résume pas en une phrase, ç’aurait été trop parfait. Le bouclement de la valise n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des préparatifs (et encore faut-il qu’elle soit bouclée, après une année de virées shopping). Voici le résumé, étape par étape:
1. Fermer son compte en banque. Fini la Deutsche Bank, la Sparkasse ou la Postbank. Cette étape nécessite parfois plusieurs essais avant d’être réalisée avec succès. Par exemple, j’ai appris par la grande succursale de la DB de mon quartier, que seule la banque où l’on a ouvert son compte peut nous le fermer. Après avoir fait un détour à l’autre bout de la ville, je comprend soudainement le pourquoi du comment: l’employé, après m’avoir fait signer un document attestant que je fermais mon compte, découpe ma carte avec de grands ciseaux. Tout s’éclaire: il n’existe qu’une paire de ciseaux par client, gardée dans la succursale initiale pour le jour du fermement de compte.
2. Finir de faire signer ses papiers d’équivalences académiques si ça n’est pas encore fait. Prévoir quelques heures d’attente, quelques surprises de dernière minute (-Ah, c’est trop bête, votre responsable académique n’est plus à la faculté…)
3. Se débarrasser de ses fringues en trop. Et oui. Ca fait mal au coeur, mais le règlement des bagages en soute Easyjet oblige, l’erasmus doit faire tenir sa chambre dans une valise de 20 kg. C’est l’occasion de laisser filer les habits que l’on ne met presque jamais à la Croix Rouge.
4. Vendre ses meubles ikea. Ben oui, tout se revend ici. Sur e-bay, craigslist ou divers site de kleine Anzeigen, on voit fleurir l’offre et la demande en assez bonne harmonie. On fait des prix cassés puisqu’on s’en va, et les étagères, lampes, matelas, literie, décorations, table et chaises trouvent facilement preneurs.
5. Prendre congé de Berlin. Adieu chambres à 200 euros, coiffeur à 10 euros, cocktails à 3.50. Adieu vie culturelle de folie. Adieu métros toute la nuit. Adieu la bière et les saucisses. Adieu les punks. Auf Wiedersehen, Deutsche.
6. Prendre congé de ses amis (dernière étape qui se repousse au plus tard possible).
Voilà. Je pars demain. Je rentre à Genf, l’austère cité de Calvin le Réformateur barbu. Tentons pour l’heure de gérer la tristesse débordant de mon coeur telle la chaussette de ma valise.
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